Ces images sont des gifs animés ou « photographies hybrides ». Elles reposent sur l’association d’une image fixe et d’une image en mouvement.
Chaque cliché est ainsi composé de deux images capturées selon une luminosité différente.
Ces séries sont conçues comme des films à deux images qui renvoient à une forme de cinéma primaire. C'est dans l'interstice entre image photographique fixe et cinéma que j'ai développé ce projet. Le cinéma repose sur la multiplication d'images fixes qui créent le temps et l'illusion du mouvement.
Ici chaque image, par cette hybridation élémentaire, crée la sensation du temps, mais un temps suspendu, presque « immobile ».  À défaut de produire du mouvement, la photographie fait advenir une ambiance, une atmosphère. Elle ouvre un espace-temps intermédiaire, qui n’est ni celui de l’arrêt sur image, ni celui du récit. Pour le dire autrement, les images sont ici comme prisonnières du temps : une sorte d’éternité figée qui irait un juste un peu plus loin que l'image fixe.
Les images sont accompagnées d'une bande sonore minimaliste composée de quatre notes, elles aussi embryon d'une musique à venir.
Quant aux sujets photographiés, ils renvoient à une problématique commune à tous mes travaux. Il s’agit d’évoquer la collusion entre notre vision de la réalité et le souvenir des œuvres de fiction auxquelles nous avons été exposés. Qu’en est-il de la reconstruction ou de l’altération de ce souvenir ? Comment s’arrange-t-on avec ce passé ? Les lieux choisis se rapportent à des ambiances cinématographiques, à des descriptions littéraires, à des espaces de théâtre.
Ce travail peut être montré soit sur écran soit en projection. il est possible de ne montrer qu'une seule image ou plus.

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